Hajime, 48 ans, livreur
Hajime attendait dans le froid son collègue, celui qui viendrait le chercher avec le camion pour faire les livraisons du jour. Il travaille pour un des plus grandes entreprises de livraison japonaise et j’étais content – d’une certaine façon – de pouvoir prendre en photo un de ces employés qui sont toujours en train de courir dans les rues de Tokyo. Tous ceux à qui j’avais demandé avait refusé par manque de temps. Hajime avait bien son uniforme sous sa veste mais il avait trop froid pour l’enlever pour la photo. Notre discussion lui fit au moins un peu oublier la température. Hajime vient de Fukushima mais pas d’un village balayé par le tsunami du 11 mars 2011. Il se trouvait loin de Tokyo ce jour-là et ressentit donc moins la secousse que les gens de sa région ou de Tokyo. La maison de ses parents avaient « seulement » souffert de quelques objets cassés. Le 16 décembre, il irait voter pour les élections à la chambre basse.