Hiroyuki, 63 ans, sans profession
Très nonchalant, très discret, Hiroyuki a pourtant accepté d’être pris en photo tout de suite, sans négociation particulière. « Ok allons-y ! » Quant à savoir où il allait, ce qu’il avait fait comme travail, d’où il venait, ce fut beaucoup plus difficile. Pour la première, c’était un vague « Là-bas ! » sans que j’en sache plus. Pour la deuxième, il me parla d’ustensiles de cuisine dont des poêles mais là encore, je ne sus pas dans quel domaine ou jusqu’à quand. Pour la troisième, il me dit « Ushigome » (où nous nous trouvions) mais j’appris plus tard qu’il était né à Hokkaido. Il était arrivé dans le quartier à 10 ans et ne l’avait jamais quitté. Ses parents étaient décédés et il n’était pas rentré depuis plus de 20 ans. Peut-être avait-il arrêté de travailler en raison d’une maladie car il avait quelque chose, cela se voyait avec son visage légèrement déformé et son oeil droit qui ne lui servait plus. Après un silence de quelques secondes, il m’a demandé : « C’est bon ? » J’ai ri et je l’ai laissé partir. Le pire, c’est que nous nous sommes bien entendus et qu’il était plutôt amusant.