Watanabe san, 90 ans, retraitée-rentière
Durant toute notre rencontre, elle a dû prononcer une vingtaine de mots maximum. Le reste était des gestes et des regards qui servaient de réponses à mes questions. Dans une petite rue, j’ai aperçu Watanabe san qui poussait son petit chariot. J’ai attendu qu’elle tourne dans une rue ombragée pour lui demander son portrait. « On fait la photo où ? » m’a-t-elle répondu en guise d’acquiescement. Quand je lui ai proposé à l’ombre dans cette minuscule rue, elle m’a dit « Devant chez moi ? » Elle me guidait. Watanabe san sortait de chez le médecin et avait subi trois piqûres dans le ventre puis avait fait quelques courses. A l’entrée de son immeuble de 6 étages – wow ! -, elle m’a désigné la plaque pour me donner son nom. Une fois les clichés pris, je suis revenu vers elle pour la remercier. Elle s’est plié en deux, d’un coup d’index, elle a percé son sac en plastique noué et en a sorti une pêche qu’elle m’a tendue. Comme ça. Pour le geste. Pour la gentillesse. J’étais vraiment très touché que ce petit bout de femme me fasse ce cadeau. Vraiment touché.